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8 nov. 2016

'New York USA'

Les élections présidentielles américaines expliquées et simplifiées






Difficile de passer à côté de l'actualité internationale du jour : actualité qui a d'ailleurs alimenté notre quotidien depuis déjà plusieurs mois. Avec une femme malhonnête et manipulatrice d'un côté, un homme misogyne et raciste de l'autre, cette élection présidentielle américaine n'aura jamais été aussi ridiculement mouvementée. Les Etats-Unis, acteur tout puissant sur la scène politique et culturelle internationale, sont au coeur des discussions et des flash infos. Vous connaissez parfaitement le caractère et les débordements des candidats à l'élection présidentielle. Vous connaissez la date de l'élection, et sachez je pense que l'investiture du Président élu ne se fera pas immédiatement. Mais connaissez-vous vraiment ce pays et son système politique ? Si j'évoque une République fédérale démocratique indirecte bipartite dont le régime est présidentiel, vous savez de quoi le parle ? En cas de doutes, déroulez cet article.


  • Un peu d'histoire
Peu de temps avant la révolution française, c'est l'ancienne colonie britannique qui lance le mouvement en déclarant son indépendance le 4 juillet 1776. Dix ans plus tard, les Founding Fathers - tels que Franklin, Adams, JeffersonMadison, et le futur premier Président Washington - signent en 1787 la Constitution et posent ainsi les grands principes du nouveau régime. 
Les États-Unis sont donc officiellement une fédération d’États indépendante, dont le système se base sur le principe de la séparation des trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) avec à sa tête un Président élu au suffrage universel indirect. C'est ce dernier point sur lequel, vous l'avez compris, nous nous focaliserons. 


  • Que représentent Clinton et Trump ?

Hillay Clinton représente le Parti démocrate : né en 1836 sur la base de l'antifédéralisme de Jefferson, ce parti conçoit la société américaine comme une union des communautés de citoyens et vise à assurer la protection égale de leurs droits, notamment ceux des plus faibles. Il regroupe ainsi généralement les minorités, qu'elles soient ethniques, religieuses ou sociologiques, et s'apparente à un parti que l'on qualifierait de gauche, bien qu'il ne soit pas entièrement comparable à la conception de la gauche française.
Parmi les Présidents précédents, on retiendra Franklin D. Roosevelt, J.F. Kennedy, Bill Clinton et l'actuel président Barack Obama.

Son principal adversaire, Donald Trump, est issu du Parti républicain. Celui-ci est considéré a contrario comme un parti White Anglo-Saxon Protestant (WASP) visant à imposer la force de l'Union par le respect des valeurs centrales qui permettent la réussite des meilleurs. Il est notamment favorable à la libre entreprise et la faible fiscalité, proche des milieux d'affaires et financiers, soutenu par les professions libérales et les entrepreneurs. Globalement considéré comme un parti politiquement à droite, socialement plus conservateur et économiquement plus libertarien que le parti démocrate, on discerne cependant deux grands courants: l'un conservateur et l'autre modéré.
Parmi les Présidents républicains, on peut citer Dwight (si si c'est son prénom) Eisenhower, Richard Nixon, Ronald Reagan, et enfin George Bush, père et fils.



  • A quoi sert le Président des Etats-Unis ?

Contrairement à la France et son régime semi-présidentiel, le régime politique américain est un régime purement présidentiel, c'est-à-dire qu'il incarne à lui seul le pouvoir exécutif.

En tant que chef d'Etat, le Président des Etats-Unis :
  1. est chef des armées et de la garde nationale
  2. est chef de la diplomatie : il représente les Etats-Unis à l'étranger, reçoit et rencontre les chefs d'Etats étrangers, nomme les ambassadeurs et peut ou non reconnaître des gouvernements étrangers.
  3. conclut les traités internationaux au nom de son pays. 
  4. détient le droit de grâce pour les crimes fédéraux : il peut gracier, commuer des sentences, ou proclamer une amnistie.
[A cet égard, une pétition d'Amnesty International appelle d'ailleurs le Président à gracier Edward Snowden, lanceur d'alertes actuellement réfugié en Russie.]


En tant que chef de gouvernement, le Président :

  1. est chef de l'administration
  2. propose le budget
  3. est législateur en chef
  4. est responsable de l'application des lois votées par le Congrès. 
  5. nomme les ministres publics (secrétaires) et les fonctionnaires
  6. exerce une influence sur le programme législatif du Congrès : en informant le Congrès sur la situation et en recommandant des mesures, dans un discours annuel sur "l'état de l'Union" traditionnellement donné en janvier.
  7. a un droit de veto sur toute loi adoptée par le Congrès

Nuance
- grâce à un système de checks and balances des pouvoirs, le pouvoir exécutive incarné par le Président est néanmoins, et ce n'est pas négligeable, fortement supervisé et limité par le pouvoir législatif représenté par Congrès.
Exemple : Le Congrès peut contrecarrer le veto du Président, a le dernier mot pour déclarer la guerre et est en mesure de s’opposer aux nominations relevant du Président ou encore aux traités internationaux négociés par l’administration.
- Le Congrès (Chambre des représentants + Sénat) est certes composé majoritairement de Républicains, mais il ne faut pas oublier qu'une grande partie des Congressmen républicains n'approuvent pas les idées de Trump et ont appelé à voter pour H. Clinton. Trump n'aura donc pas un soutien aveugle et acquis du Congrès et ne POURRA PAS FAIRE CE QU'IL VEUT.

  • Comment devient-on Président des Etats-Unis ?


Quatre critères sont nécessaires afin d'être éligible :

– être né sur le sol américain
– être âgé d'au moins 35 ans
– résidé sur le sol américain depuis au moins 14 ans
– ne pas se représenter pour un troisième mandat





Au cours de l’année précédent les élections primaires, les candidats sont évalués par des comités qui déterminent le potentiel des candidats et recherchent des soutiens financiers. Une série d’élections primaires et de "caucus" qui se déroulent dans chaque État : un vote pour un candidat est un vote pour des délégués qui s’engageront sur ce candidat à leur convention nationale respective où le candidat du parti sera officiellement choisi. 
Après le travail du comité dévoué à sa cause et chargé de récolter des fonds, le candidat à la présidence doit se déclarer dans chaque État où il veut obtenir les voix des « grands électeurs ».



  • Comment fonctionne l'élection ?
Atlas historique, Stock collection, Le Grand Livre du Mois



L’élection présidentielle revient tous les quatre ans, le mardi suivant le premier lundi du mois de novembre. Cette année, l’élection est prévue aujourd'hui, mardi 8 novembre.

Les électeurs américains votent pour deux hommes: le président et le vice-président, appelés familièrement le "ticket".

Néanmoins, l’élection présidentielle américaine se faisant au suffrage universel indirect, les citoyens ne votent pas directement pour un Président et un VP. Ils votent en effet pour des Grands électeurs « en faveur » d’un candidat. Chaque État fédéral élit un certain nombre de grands électeurs, variant de 3 pour le Vermont à 55 pour la Californie, selon la population de l’État. Le collège électoral comprend 538 grands électeurs, correspondant tout simplement au nombre d'élus siégeant au Congrès. Ces grands électeurs s'engagent par ailleurs, et c'est là que tout se joue,  à voter pour tel candidat s'ils sont élus. Pour être Président, il faut donc obtenir la majorité absolue au sein de ce collège, soit 270 votes. 



Ainsi, pas besoin d'attendre le vote du collège électoral de début décembre pour savoir qui sera élu Président. Les grands électeurs sont en effet toujours loyaux envers leurs candidats, même si en théorie rien ne les empêche de voter contre. 

  • Les "swing states", mais qu'est-ce que c'est ?
C’est une expression que vous avez, je présume, beaucoup rencontrée ces derniers jours. Les swings states sont tout simplement les Etats dans lesquels tout peut basculer, c'est-à-dire des Etats qui ne sont pas acquis au camp républicain ou démocrate, et ayant un nombre important de grands électeurs à élire. Quelques Etats ont donc la capacité de faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre, et ce sont en général sur ces Etats que la campagne des candidats se concentre. A titre d'exemple, on citera le Texas, la Floride, l'Illinois ou l'Ohio.

L’illustration la plus célèbre de l'importance des swing states est celle de l'élection de 2000 où Al Gore devançait alors George Bush de 550 000 voix, mais s'est fait battre par Bush grâce à sa victoire très serrée dans l’État de Floride. 

  • Quand le président élu entre en fonction ?

Bien que l'élection générale des Grands électeurs par les citoyens, appelé Election Day, ait lieu aujourd'hui, la véritable élection du nouveau Président se fera quant à elle le 19 décembre par les Grands électeurs.

Le Président élu entrera en fonction le 20 janvier 2017, jour de l'Inauguration Day, après avoir prêté serment sur la Bible.





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J'espère qu'à présent les élections présidentielles américaines n'ont plus de secret pour vous ! Faites moi savoir si cet article vous a été utile, si j'ai été claire et surtout n'hésitez pas à me reprendre si jamais vous repérez une erreur. 
Pour être prévenu de la sortie de mon prochain post, abonnez-vous à ma newsletter ou suivez ma page twitter
Bonne semaine, et n'oubliez pas de sourire xxx  

8 juil. 2016

'Holding Out For a Hero'

De fille de l'ombre à héro.




Je me répète en permanence que je suis inutile. C'est le sentiment que je ressens constamment au fond de moi. Je suis inutile, que je sois là ou non, ça ne change rien. Mais une très bonne amie m'a récemment fait remarquée que j'étais son amie et que je lui étais utile à elle. Ca m'a permis de réaliser qu'inconsciemment je sers à quelque chose et que chacune des mes actions ou de mes paroles compte. Ca m'a permis de réaliser que, sans m'en rendre compte, il m'arrive d'aider mon entourage. Et enfin, ça m'a permis de réaliser que si, en fin de compte, je suis utile. Et depuis ce jour, je me suis jurée de faire en sorte que ma présence sur Terre soit une présence saine, une présence bienveillante et une présence qui compte. 

Je ne peux pas changer le monde, je me le répète en permanence également. Je sais, je suis toute petite et je ne suis que de passage. Je ne peux pas changer le monde. Mais je peux l'améliorer. Je peux essayer, à mon échelle, au moins. Je n'ai rien à perdre, rien du tout, alors je ferais mieux d'essayer. Je me dois d'essayer. Je me dois de le faire, car en soit nous devons tous essayer. Il est de notre devoir de faire en sorte que notre espace de vie soit le plus agréable possible. Si je ne me lance pas, qui le fera? Le changement vers un monde meilleur commence par de petits pas individuels. Je me dois d'essayer.


Je n'irai pas loin pourtant, je le sais. Je ne suis pas vouée au succès, je ne suis pas née pour leader, non, je ne suis pas ce genre de filles. Je ne suis pas assez ambitieuse, je ne suis pas assez déterminée, je ne suis pas assez forte. Je ne suis pas assez, tout court. Et c'est difficile à admettre parfois, mais globalement je suis okay avec ça. Je n'ai pas la force de caractère d'une Christine Lagarde, d'une Christiane Taubira, d'une Sheryl Sanderg ou d'une Simone Veil, mais ce n'est pas si grave, au fond. Je prends comme modèle des femmes politiques, des actrices ou musiciennes engagées et des militantes pour qui le combat semble faire partie de leur personnalité. Et je ne suis rien de tout ça. Mais je ne suis pas rien pour autant. Je ne me suis jamais imaginée être à la tête d'une entreprise, d'une association ou d'un combat. J'ai toujours su que je demeurerai une fille de l'ombre. Mais il faut se méfier des filles de l'ombre, finalement. Car c'est dans l'ombre que chaque bataille se pense.



Il existe tant de domaines qui méritent notre attention et notre force de combat, tels que l'écologie, l'accès à l'éducation, l'accès aux soins, l'égalité des sexes, le racisme, la discrimination en général, le harcèlement de rue, les erreurs judiciaires, la gouvernance des élites, les guerres idéologiques, l'échec scolaire, le surpeuplage des prisons, l'isolement des personnes âgés, l'intégration des immigrés, la répartition de l'économie mondiale, le recours aux OGMs, la pollution de l'air et des eaux... et bien d'autres encore...

Istanbul, Juin '16


Heureusement pour nous, il existe des dizaines de milliers de façons d'améliorer le monde qui nous entoure. Pour participer à ces combats, plusieurs options s'offrent en effet alors à nous, comme faire un don spontané ou régulier à une association (bien souvent déductible des impôts), voire même rejoindre une association ou encore parrainer un enfant.

Mais en dehors de ces grands gestes héroïques et symboliques connus de tous, nous pouvons très bien tout simplement :

- proposer à la voisine de 75 ans de faire quelques courses pour elle et en profiter pour rester boire un café à notre retour.
- garder les enfants de notre cousin pour que les parents puissent souffler un peu
- rester un quart d'heure de plus au boulot pour clôturer proprement un dossier
- aider le petit du quartier à réviser son brevet
- s'interposer dans une dispute
- aider une femme qui se fait harceler dans la rue
- imposer son opinion lorsque à un repas de famille un oncle plutôt conservateur donne son avis sur les migrants
- s'intéresser aux autres religions
- donner sa petite monnaie à un musicien de rues
- faire des visites dans des maisons de retraites
- signer des pétitions
- faire le tri sélectif
- se déplacer à vélo ou en transports en commun
- acheter local
- écouter et accepter les avis divergents
- sourire à son voisin de bus
- souscrire à des newletters d'une association
- partager des liens d'articles sur les réseaux sociaux
- ...


Ce sont ces petits actes de notre vie de tous les jours, qui cumulés un à un, font que les gens et la Terre se portent mieux. Ce sont ces petits actes de la vie quotidienne qui font de nous des héros. 

Et je suis persuadée que l'amélioration de notre cadre de vie passe par l'information, l'écoute des autres et l'effort individuel. Alors si toi aussi tu t'es toujours définie comme étant une fille de l'ombre (ou un gars de l'ombre, ça marche aussi), sache que tu es capable de grandes choses, que tu es né en héro et qu'il est de ton devoir d'agir pour rendre ce monde meilleur.




Bon week-end guys, et surtout, n'oubliez pas de sourire.

24 juin 2016

'No Good in Goodbye'

 Un Royaume pas si Uni que ça.




La nouvelle est tombée ce matin comme un coup de massue qui nous pousse à nous rendormir. Hier soir je me suis couchée confiante. Cette nuit, après un détour aux toilettes, j'ai voulu regarder le résultat, parce-que même si j'étais confiante, j'avais besoin d'être rassurée quand même. En vain, car seul le vote de Gibraltar était rendu public. Ce n'est donc que ce matin que j'ai appris que la menace avait été tenue. Le Brexit n'est plus un nom loufoque abstrait qui tourne en boucle dans nos télés : c'est un fait. Je savais que le choix allait être difficile, que la question avait divisé le pays du nord au sud et que la classe politique elle-même menait une bataille féroce. Cependant, je reste terriblement choquée par le résultat. 

Mais tu n'es pas anglaise, nord-irlandaise, galloise ou écossaise, alors pourquoi ça te touche autant ? Ca me touche en plein coeur car le Royaume-Uni est un pays qui m'a toujours attiré, que j'ai toujours admiré et qui m'a toujours fait rêvé. A la fac, j'étudie leur histoire politique, leur droit privé et leur droit criminel. A la maison, j'ai le Union Jack fièrement accroché dans ma chambre. Dans mon projet universitaire, je pars l'année prochaine faire un LLM en Ecosse. Et dans ma tête, j'ai cette envie de travailler et de vivre pendant un moment au Royaume-Uni. Un royaume uni qui ne l'est pas tant que ça finalement.




  • Conséquences pour la France 
Certes, concrètement, je ne pense pas que les relations entre la France et le Royaume-Uni vont changer. Il y aura très certainement des accords entre ces deux pays pour facilité respectivement l'entrée et la sortie du territoire de leur citoyens. Les accords entre les universités vont surement être maintenus aussi. Les investisseurs vont désormais peut-être plus instinctivement se tourner vers Paris.
Mais le commerce avec le Royaume-Uni risque d'être impacté, la libre circulation des travailleurs ne sera plus un devoir ainsi que le droit de séjour des citoyens ressortissants d'un Etat membre de l'Union. De même, les droits de douanes vont augmenter et les compagnies lowcost vont faire monter leur prix également.




  • Conséquence pour le Royaume-Uni 
    Au vue des différences d'opinion entre l'ancienne et la nouvelle génération, il a été dit que le passé a voté pour le futur. Et c'est probablement vrai.

Difficile de le savoir vraiment, mais reprenez tout ce que je viens de citer plus haut, et ajoutez-y un changement dans le droit du travail, une coupe des subventions agricoles et bien sûr la fin du devoir de liberté de circulations sur ces quatre aspects: biens, services, capitaux et personnes. De même, une possible émancipation de l'Ecosse et de l'Irlande du Nord se fait entendre. D'ailleurs, il va falloir remettre des frontières entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande ? Ouch. Et jeunes britanniques, vous pouvez tirer un trait sur le programme Erasmus.



  • Conséquence pour l'Union Européenne 

L'Union perd un important contributeur financier et un membre majeur actif certes, mais un membre qui ne l'était qu'à moitié au final. Il y avait un nombre incalculable de dérogations concernant le Royaume-Uni, entre autres: ils ne faisaient pas parti de l'espace Schengen et n'avaient pas l'€. Plusieurs questions se posent également : devons-nous dès à présent retirer le droit de vote au parlementaires britanniques ? Les british qui siègent au Conseil, à la Cour ou à la Commission doivent-ils partir de suite ? Attendre que le Royaume Uni invoque l'article 50 sur le droit de retrait ? Ou attendre la décision définitif de retrait, soit au plus tard dans deux ans?

En outre, c'est surtout la crédibilité, la cohésion et l'unité de l'Union qui en prend un sacré coup. Il y a beaucoup de choses à améliorer au sein de cette Union pour qu'elle perdure. De son fonctionnement à sa communication au public en passant par l'efficacité de sa Cour et l'utilité des débats du Conseil.


  • Discours 

    • DAVID CAMERON (x

Le bientôt ex-Premier Ministre britannique, David Cameron, devra plier bagages en Octobre. C'est lui qui a lancé l'idée du référendum, et c'est lui le premier qui en subi les conséquences. Avant même que le résultat ne tombe, c'était certain qu'il s'agissait d'une terrible erreur politique. Au moins, cette homme aura eu le courage de tout miser sur ses convictions, il mérite notre respect, et c'est avec dignité qu'il s'en va.

Voici quelques extraits de son discours de résignation, ce matin :


"The British people have voted to leave the European Union and their will must be respected.- Les britanniques ont voté pour quitter l'Union Européenne et leur volonté doit être respectée. -
The will of the British people is an instruction that must be delivered. It was not a decision that was taken lightly, not least because so many things were said by so many different organisations.

-La volonté des britanniques est un instruction qui doit être écoutée. Ce n'était pas une décision prise à la légère, notamment parce-que tant de choses ont été dites par tant d'organisations différentes.


I fought this campaign in the only way I know how, which is to say directly and passionately what I think and feel, head heart and soul. I held nothing back. I was absolutely clear about my belief that Britain is stronger, safer and better off inside the European Union. And I made clear the referendum was about this and this alone, not the future of any single politician including myself. But the British people have made a very clear decision to take a different path.- Je me suis battu dans cette campagne de la seule façon que je connais, c'est-à-dire directement et passionnément, avec ce que je pense et ressens : la tête, le coeur et l'âme. Je n'ai rien caché. J'ai été très clair en disant que je crois que la Grande Bretagne est plus forte, plus en sécurité et mieux au sein de l'Union Européenne. Et j'ai été clair en disant que le référendum était à propos de ça, et seulement ça, et non à propos du futur d'un homme politique, moi inclus. Mais les britanniques ont pris la décision nette de prendre un chemin différent. -


And as such I think the country requires fresh leadership to take it in this direction. I will do everything I can as Prime Minister to steady the ship over the coming weeks and months. But I do not think it would be right for me to try to be the captain that steers our country to its next destination. This is not a decision I’ve taken lightly but I’ve taken it in the national interest to have a period of stability and the new leadership required.- C'est pourquoi je pense que le pays à besoin d'un nouveau leader pour l'emmener dans cette direction. Je ferai tout mon possible en tant que Premier Ministre pour stabiliser le bateau pendant les prochaines semaines et les prochains mois. Mais je ne pense pas qu'il sera juste pour moi d'essayer d'être le capitaine qui guide notre pays à sa nouvelle destination. Ce n'est pas une décision que j'ai pris à la légère mais je l'ai prise dans l'intérêt national pour avoir une période de stabilité et de nouvelle gouvernance nécessaire.


    • FRANCOIS HOLLANDE (x)


Notre Président François Hollande lui aussi s'est exprimé ce midi :

"C’est un choix douloureux et je le regrette profondément pour le Royaume-Uni et pour l’Europe. Mais ce choix est le leur et nous devons le respecter, en en tirant toutes les conséquences. (...)
La France pour elle-même et pour la Grande-Bretagne continuera à travailler avec ce grand pays ami. (...)
Le vote des Britanniques met gravement l’Europe à l’épreuve. (...) Mais la décision britannique exige aussi de prendre lucidement conscience des insuffisances du fonctionnement de l’Europe et de la perte de confiance des peuples dans le projet qu’elle porte.

Le danger est immense face aux extrémismes et aux populismes. Il faut toujours moins de temps pour défaire que pour faire, pour détruire que pour construire. La France, pays fondateur de l’Europe, ne l’acceptera pas.

Un sursaut est nécessaire. L’Europe pour aller de l’avant ne peut plus faire comme avant.

L’Europe, et c’est ma conviction, doit porter des projets et non pas se perdre en procédures. Elle doit être comprise et contrôlée par les citoyens. Elle doit décider vite, là où on l’attend et laisser une fois pour toute aux Etats-nations ce qui relève de leurs seules compétences.

(...) L’Europe est une grande idée et pas seulement un grand marché. Et c’est sans doute à force de l’avoir oublié qu’elle s’est perdue.


L’Europe doit continuer à être un espoir pour la jeunesse car c’est son horizon. Aujourd’hui, c’est l’Histoire qui frappe à notre porte. Ce qui se joue c’est la dilution de l’Europe au risque du repli ou la réaffirmation de son existence au prix de changements profonds."


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Il s'agit donc d'un jour historique pour tant l'avenir du Royaume-Uni que pour celui de l'Union Européenne.

6 avr. 2016

'I Predict A Riot'

Réflexion sur l'actualité et la violence



Il y a tant de choses que je ne comprends pas sur cette Terre. Il y a tant d’incompréhensions qui me hantent. Il a y tant de questions qui surgissent et s'entassent au fond de mon esprit au fur et à mesure de mon existence. Plus je grandis et moins je comprends le monde. C'en est presque drôle, mais au fond, c’est alarmant. Tout se bouscule, tout me chagrine et rien n’a de sens. Pourquoi, quand, comment, par qui, à cause de quoi. Par quoi commencer, par où débuter.

Pourquoi pas par la violence, tiens, elle qui berce nos journées avec une si forte intensité. Presque omniprésente sur Terre, elle habite nos villes et remplit nos journaux. Oh tiens, un homo tabassé au Maroc. Oh tiens, un voyageur tué à Bruxelles. Oh tiens, un combattant torturé à Guantanamo. Oh tiens, un homme décapité en Syrie. Oh tiens, un lycéen frappé par un policier à Rennes. A force, il n’y a même plus de « oh ». On n’y prend plus la peine, on se contente juste d’un « tiens, une nouvelle femme maltraitée par son mari. » Un quotidien malsain qui ne nous fait plus rien.

Alors de toutes ces situations me viennent des centaines de questions. Ces questions, si difficiles soient-elles à formuler, n’ont parfois aucune connexion les unes aux autres. Un vrai bordel, je vous dis. C’est vrai ça, comment peut-on frapper un être humain parce-que sa peau est foncée ? Pourquoi sous-traiter cet être humain lorsqu’il s’agit d’une femme ? Pour quelle raison être choqué d’un homme parce-qu’il en aime un autre ? Un magazine marocain a justifié une de ces Unes homophobe en expliquant que la société ne voulait pas les voir, qu'un tel type d’affection est choquant pour cette dernière. Ah, bravo, belle preuve de bravoure. « C’est pas moi, c’est la société qui veut ça. »

Mais en fait, qui décide de ce qui est choquant pour la société ? Qui décide de ce qui est bien ou mal ? Nos géniteurs, nos politiciens actuels ? Est-ce la société elle-même ? Je n’y crois pas. Car notre société, elle ne demande qu’à changer. Elle ne s’aime pas comme elle est. Elle est brisée depuis toujours. Et puis de toute façon, c’est quoi « la société » ? C’est un mot inventé de toute pièce pour expliquer l’hypocrisie de ceux qui la forment. C’est si facile de se cacher derrière un concept pour justifier sa propre idéologie. C’est pas de ma faute, c’est la société dans laquelle on vit qui veut ça. La société impose ses mœurs. La société impose ses standards. Mais enfin, la société c’est vous ! C’est nous qui la constituons ! C’est toi, moi, ton voisin du dessous, ta tante Ginette et ton pote Matthieu. C’est tout le monde. C’est chacun d’entre nous. Donc la société, elle bouge, elle évolue, elle se change. Alors si on décide ensemble que l’amour va au-delà du genre, tout geste démonstratif de cet amour ne sera plus perçu comme un mal pour « la société ».


Et si on estime ensemble qu’une femme peut s’habiller comme elle veut, alors tant le crop top que la mode pudique d’H&M sera acceptée. Je parlais de violence tout à l’heure, mais la violence n’est pas que physique. Les mots sont d’une violence inimaginable. Le jugement d'autrui, les débats publics, les disputes domestiques... Trop souvent nous parlons plus rapidement que nous pensons, et le résultat fait mal pour notre interlocuteur ou pour ceux qui sont ciblés par les débats. Trop souvent nous ne pensons pas à l'impact d'un mot sur celui qui nous écoute. J’ose à peine revenir sur les propos de Mme Rossignol qui parle de "nègres américains qui étaient pour l'esclavagisme" et qui rabaisse la faculté d'opinion et de réflexion d'une femme tout en touchant à sa dignité et à sa liberté d'action. Ses propos sont d’une telle violence, c’est à peine croyable de la part d’une représentante d’un Etat laïque socialiste. Preuve qu’aujourd’hui tant le mot « socialiste » que « laïque » n’a plus de fond. Mais ça, c’est un autre débat. Tout me choque, tout me révolte dans cette France perdue dans ses débats puériles et ses convictions dépassées.




Outre la parole et les actes, la violence se retrouve également dans l’inaction. Oui, c’est violent de laisser des familles s’échouer en mer. C’est violent de refuser d’aider des humains fuyant l’horreur de la guerre. C’est violent d’affirmer qu’ils n’auront pas d’aide car... Pourquoi au juste ? Parce-qu'ils sont trop? Parce-que parmi les millions, une dizaine peut être des terroristes ? Parce-qu'ils bousculent notre quotidien de riche blanc privilégié? Parce-que nos problèmes économiques prévalent sur leur vie et leur dignité ? Hm. Comment peut-on dire qu’ils ont eu tort de fuir et qu’ils feraient mieux de rester se battre ? Comment des pays civilisés, développés et soit disant démocrates et unis peuvent déclarer fermer leurs portes à tant d’innocents condamnés ? Comment peut-on laisser les réfugiés s'entasser comme des animaux dans un endroit où on ne laisserait même pas notre propre chien dormir ? Comment peut-on les forcer à vivre dans ces conditions inhumaines ? L’inaction est violente. Elle fait mal à voir et j’ai du mal à réaliser que je suis témoin de cette misère sociale et politique.


Mais qui suis-je dans ce monde de géants ? Moi, petite campagnarde, fille d’une veuve employée, coincée entre son passé, sa douleur quotidienne et son envie folle de découvrir la planète pour espérer y trouver un coin de bonheur et de bien être. Comment puis-je faire entendre ma voix ? Pourquoi est-ce si compliqué de comprendre le fonctionnement du monde ? A partir de quand ai-je réalisé que mes questions n’obtiendraient aucune réponse ?



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16 nov. 2015

'We want peace'

          Je n'arrive pas à ne pas y penser. Parfois mon esprit s'évade, je regarde une série, je lis un livre, je parle avec mes proches. Mais à la fin de l'épisode, à la fin du chapitre et à la fin de la discussion, la réalité me frappe de nouveau en pleine face. J'y pense en permanence et cela m'obsède l'esprit. Je n'arrive pas à arrêter d'y penser. A quel point ce monde est tordu. A quel point l'humain est cruel. A quel point la vie est tragique. A quel point le futur est terrifiant.
Bizarrement je n'ai pas peur de mourir, non. Je n'ai pas peur de sortir, me rassembler, prendre le métro, aller à des concerts, à des matchs de foot ou au resto. Je n'ai pas peur d'être moi-même une victime. Mais j'ai peur d'une seule chose : être témoin de la mort. Ces attaques vont se répétées et la guerre va prendre de plus en plus d'ampleur. Les attaques se multiplieront et seront de plus en plus meurtrières. Un jour ça sera la voisine de ma tante, le mari de ma prof, le père de mon camarade. Puis ça sera ma marraine, mon frère, ma meilleure amie... Je ne sais que trop bien ce que c'est que de se reconstruire après un départ anticipé. Je ne sais que trop bien ce que c'est que d'être endeuillée et de pleurer en cherchant en vain des raisons à cette disparition. Et je ne le souhaite à personne. Je n'ai pas peur de mourir non, j'ai peur de voir les autres mourir.

J'ai peur de la division aussi. Surtout. De la division du monde, de ma nation, de mon pays, de mes proches. Pour ou contre répliquer plus fort? Pour ou contre l'état d'urgence? Pour ou contre la violation de notre vie privée? Pour ou contre l'accueil de migrants? Ah, arrêtez avec vos disputes puériles. Arrêtez avec vos idéologies fascistes à la con, avec votre putain d'esprit fermé et occupez vous d'enlever la merde coincée dans vos yeux. Évoluez avec votre temps, vivez avec le monde et "aimez vous les uns les autres, bordel de merde."

J'ai 20 ans et je suis témoin de la guerre, mais que se passe-t-il? Mes croyances de petite fille s'écroulent. Lorsque j'entendais parler des deux guerres mondiales, cela me paraissait si lointain. A l'école, on nous apprend les horreurs de la guerre, les dommages humains et matériels. Mais c'était en 1900 et quelques, c'était il y a longtemps, c'est du passé, le monde a changé depuis. On est civilisé maintenant, les allemands sont nos amis, l'Europe se construit alors tout va bien. La guerre c'était du temps de nos ancêtres, c'était il y a des décennies, ca parait presque irréel, impensable. Non, on n'est plus des barbares nous, une guerre comme cela ça ne se reproduira jamais. C'était du temps de non grand-parents, c'était il y a longtemps, on n'est plus comme ça, on n'agit plus comme ça. On n'est pas des sauvages, on a des moyens modernes maintenant, on est en 2015 quoi. Les fossés, les poilus, tout ça c'est loin derrière nous. 



Et pourtant. La guerre est bien là. Il nous aura fallu du temps pour nous en rendre compte. Un onze septembre, une organisation terroriste démantelée, une révolution arabe, des dictateurs, des attentats au proche et moyen orient, des attentats au Maghreb, un à Londres, un autre à Madrid. Puis Charlie il y a 10 mois. Oh Charlie et l'hyper casher, ça nous a fait mal. On réalise un peu plus à quel point on est dans le pétrin. Mais des éléments font que l'on reste dans le déni. C'est à cause de ce qu'ils faisaient, c'est à cause de ce qu'ils étaient. C'était des cibles précises, il y avait "une raison", Mais un restaurant, un stade de foot, une salle de concert.. merde, pourquoi? Ca n'a aucun sens. J'étais à une soirée en Hongrie lorsque les alertes lemonde ont fait vibrer mon portable. Mais c'est lorsque mon frère m'a écrit "C'est comme Charlie mais en 10 fois pire" que j'ai pris peur et réalisé l'ampleur des événements. J'ai beau retourner les faits encore et encore dans ma tête, je n'y comprends rien. J'ai beaucoup pensé à mes petites cousines et un petit garçon de 6 ans dont je suis très attachée, et je me suis demandée ce qu'ils ressentaient, comment ils voyaient tout cela et surtout ce que leur maman pouvaient bien leur dire. Comment expliquer cela aux enfants? Comment leur expliquer que des gens tuent d'autres gens parce-qu'ils profitent de la vie? Puis je me suis rendue compte que je n'y comprenais rien moi-même, que personne n'y comprenait rien et que les enfants comme les adultes se retrouvent sans réponse. Si quelqu'un a réussi à parler à son enfant, qu'il vienne me parler aussi. Car je me sens comme une enfant aussi, je me sens fragile, fébrile et démunie. Je ne comprends pas, je ne comprends rien. Ca n'a aucun sens.

J'ai mal à mon Paris, j'ai mal à mon pays, ma liberté, ma République, ma culture. Je voulais réagir à froid mais je réalise que c'est encore chaud. Des frissons, des débuts de sanglots, quelques larmes isolées qui coulent encore. Mon monde s'est arrêté de tourner depuis cette nuit d'horreur.
Mais pas le monde des autres Erasmus. Ils ont été choqués samedi, dimanche peut-être, et puis voilà. Pendant ce temps là moi j'ai fais ma minute de silence lundi, je me suis habillée en noir, et je ressasse les événements en permanence, j'en ai cauchemardé cette nuit même. Ca n'a aucun sens. J'en discute tout le temps avec les autres français, je m'informe, je lis énormément d'articles et de témoignages et je regarde en streaming mon Président parler à l'Assemblée nationale ainsi que mes journalistes être émus aux larmes. Les autres, eux, ils rigolent, ils sortent, ils vivent. Pourquoi moi je devrais m'arrêter? Je suis comme une coquille fêlée, mais pas encore cassée.
Alors je sais que petit à petit la vie va reprendre son cours. On y pensera toujours bien sûr, mais ça ne sera plus la principale source de nos préoccupations. On continuera à rire, à débattre et refaire le monde en famille, à se disputer avec son frère, à boire trop de rouge en terrasse, à danser pendant des concerts, à dîner au resto du coin et à s'énerver devant des matchs de foot. La vie continue, parce-qu'ils ont tués 129 personnes, pas 66 millions.




Le directeur de ma fac nous a écrit un mail hier soir. Son message était touchant, poignant et plein d'espoir :

"(...) La jeunesse est touchée en son coeur, sur ses lieux de prédilections, et pour ce qu'elle représente : l'avenir. Vous êtes, vous étudiants, la réponse la plus forte qui soit à ces actes abominables. Vous avez les ressources pour dépasser la haine et apporter votre pierre à une société plus éclairée.

Ces attaques ne font que renforcer la raison d'être de votre université, lieu de partage et de savoir. Elles ne font que renforcer notre détermination à être à vos côtés.  (...)
Toutes les universités seront ouvertes demain. Avec encore plus de détermination qu'hier. (...)
Je sais pouvoir compter sur votre vigilance et sur votre engagement pour surmonter ces terribles épreuves."


          Ce qu'il s'est passé à Paris est une tragédie. Ce qu'il s'est passé à Beyrouth est une tragédie. Et le fait que ce qu'il s'est passé à Paris compte plus que ce qu'il s'est passé à Beyrouth est une tragédie. Je suis confuse et je me sens gênée de voir que la solidarité ne se témoigne qu'envers les grands pays occidentaux. Je me sens privilégiée de savoir que mon chagrin est partagée par le reste du monde. Et ça non plus ça n'a aucun sens. Nous sommes tous humains, et que nous vivons dans un pays riche et puissant ou non ne devrait pas impacter sur l'importance de nos pertes. Mes pensées se tournent vers tous les proches des victimes des attentats.



Commémoration à Pécs, Hongrie.


We want peace.





"Les terroristes ne détruiront jamais la République car c'est la République qui les détruira." B. Cazeneuve, Ministre de l'Intérieur.



14 nov. 2015

'We Want Peace'

#PrayForParis






Il faut que ça sorte.

 Il y a quarante quatre semaines, c'était un journal satirique et une communauté qui ont été pris pour cible. A cause de ce qu'ils faisaient, et de ce qu'ils étaient. Je me souviens si bien de ce sentiment d'impuissance, de dégoût et d'incompréhension. Je m'en souviens trop bien. Et je me souviens également de ne plus jamais vouloir ressentir cette colère et ce mal être, tout en étant malheureusement certaine de devoir y refaire face un jour. Et ce jour est arrivé. Cette nuit. Cette horreur. La folie humaine n'a donc aucune limite.
Il y a quarante quatre semaines j'étais présente pour soutenir mon pays et ma nation. Aujourd'hui je me situe à des milliers de kilomètres, agrippée à mon smartphone pour pouvoir suivre l'actualité. Je me sens démunie, vidée et impuissante. 




Quarante quatre semaines plus tard et c'est une masse de français quelconques qui a été pris pour cible. Il ne semble y avoir aucune logique, juste l'envie de toucher un nombre maximal d'humains pendant un moment de joie, de rassemblement et de détente. Juste l'envie gratuite de détruire. C'est déchirant, révoltant, pesant. Je me suis endormie les yeux en pleurs, je me réveille les yeux mouillés. Comment une vie humaine peut-elle n'avoir vraiment aucune valeur pour ces... ces monstres ? Comment peut-on prendre plaisir à préparer et exécuter une tuerie? Comment peut-on voler une vie au nom de Dieu? Comment? Pourquoi vouloir tuer des personnes dont le seul reproche était de vivre ? Pourquoi aimer infliger de la souffrance? Pourquoi attiser la haine? Au nom de qui? Dans quel but? Tant de questions qui resterons à jamais sans réponse. J'ai mal, j'ai affreusement mal. 
A l'école on nous apprend les horreurs et les dommages des deux guerres mondiales. Ca parait si lointain, c'est du passé, c'est presque irréel. Je n'aurais jamais pensé connaître la guerre sur mon territoire à 20 ans. Et pourtant.


Cependant, bien que cette nuit-là ait été une preuve de ce que l'humanité a de pire, elle a été une preuve de ce qu'il a de meilleur. La spontanéité, la solidarité et le sang-froid des français m'ont impressionnée, je dois l'avouer. De même que les réactions sincères des étrangers qui m'envoient des messages et publient des photos et mots de soutien. En soirée avec des italiens hier, ils ont compris que la situation était grave lorsque tout les français se sont mis à regarder leur portable, affichaient un air grave et ne participaient plus aux conversations, exceptés entre eux. François Hollande m'a également impressionnée, je dois aussi l'avouer. Passer d'un match de foot à un état d'urgence, ce n'est pas la soirée la plus ordinaire qu'il soit. Notre pays est en guerre et j'ai le coeur serré mais je n'ai pas peur. Je n'ai pas peur, non, j'ai juste envie de serrer mes proches dans mes bras, car la seule chose qui me fait peur au fond, ce n'est pas d'être victime d'une attaque, mais c'est de les perdre eux. Et surtout je soutiens la position de mon chef d'Etat, car c'est la division qui nous affaiblira. L'important est de s'unir, de s'aimer, de se comprendre et de rester sensé, ne pas tombé dans la division, l'effroi ou la haine.

Mes pensées se tournent vers les familles des victimes, les blessés, les rescapés, les témoins, les forces de l'ordre et toutes les personnes qui resteront traumatisées par cette nuit de terreur.




"We can bomb the world to pieces, but we can’t bomb it into peace..."














2 août 2015

'Chasing Cars'

          Mon job d'été - chargé d'assistance



           Pour certains, ce week-end est synonyme de départ en vacances, pour d'autres c'est le triste week-end du retour. Et pour Bison Futé, c'est un week-end noir. Entre les 'juillettistes' et les 'aoûtiens', ce week-end de chassée-croisée est en effet surtout synonyme de circulation, d'impatiente, d'embouteillages et d'énervement. Et pour moi, ce week-end est synonyme de travail. Beaucoup de travail. Je me suis donc dit que le timing était parfait pour enfin vous parler de mon job d'été. Depuis le 8 juin, je travaille effectivement en tant que Chargé d'assistance technique chez Fidélia assistance à Nantes... et c'est de loin le métier le plus tranquille pour un tel salaire!


  • Tout d'abord, Fidélia, qui est-ce ?
          Fidélia assistance est une société d’assistance du Groupe Covéa - qui regroupe les trois assurances MAAF, MMA et GMF - ainsi que d'autres assurances/mutuelles telles que la Banque Populaire, La Poste ou la Mutuelle de Poitiers par exemple. Il s'agit donc d'une société blanche, qui au même titre que Europe Assistance, Mondial ou Axa vient en aide aux sociétaires, à la seule différence que Fidélia travaille sans se mettre en avant et faire de publicité. 

Fidélia est localisée sur trois sites : à St Cloud, à Tours et à Nantes.
Le site de Nantes ne s'occupe que de l'assistance dite "technique" liée à l'automobile, tandis que les deux autres sites sont polyvalents. En plus du technique, Tours et St Cloud s'occupent de l’assistance aux personnes (rapatriement, évacuation sanitaire...), l'assistance de proximité (assistance à domicile, accompagnement psychologique, assistance dépendance...) ainsi que les services à la personne (aide-ménagère, garde d’enfants, soutien scolaire...). 
L'assistance travaille 24h/24, 7j/7 et 365j/an.

En cette période de fortes affluences, Fidélia a recruté plus de 360 chargés d'assistance saisonniers, dont 120 sur le site de Nantes. Pour une première saison, les CDD sont de 12 semaines minimum avec une formation de deux semaines (une semaine de théorie et une semaine de pratique). Puis il y a de fortes probabilités d'être repris l'année suivante (mais avec le choix sur la durée du contrat cette fois) ou même d'être appelé en renfort pendant les vacances scolaires.

  • Et un chargé d'assistance, qu'est-ce que c'est ?
         Un chargé d’assistance, c'est la petite voix au téléphone qui s’esclaffe "MAAF Assistance, bonjouuur !" lorsqu'une personne avec un problème sur son véhicule compose le numéro de son assistance. Installer sur un bureau en open-space avec son casque, son logiciel de travail, les pagesjaunes.fr et Google maps d'ouvert, il doit être à l’écoute du sociétaire et analyser rapidement l’information ainsi que sa demande. (et je vous assure que comprendre pourquoi les gens appellent n'est pas toujours chose facile!) Mais surtout, le chargé d'assistance doit gérer efficacement ces situations de crise ou d’urgence en trouvant une solution adaptée au problème de son sociétaire tout en respectant les clauses imposées par le contrat
Qu’il s’agisse d’une panne de voiture, d’un accident, d'un vol, d'un dommage véhicule ou d'une perte de clé, le chargé d'assistance apporte une aide matérielle qui se traduit par la mise en place d'un remorquage, d'un rapatriement, d'une aide à la poursuite de voyage, de location de véhicule de remplacement, de réservation de train/hotel/avion... 
Le chargé doit en effet trouver dans les plus brefs délais la solution la plus adéquate, à la fois similaire aux attentes des sociétaires et entrant dans les limites de son contrat. Car oui, il est donc celui qui doit se charger d'annoncer les exceptions, les exclusions, les franchises ou encore les plafonds qui se trouvent certainement en tout petit dans les contrats d'assistance... Et les agents d'assurance se font un malin plaisir à nous transférer quelqu'un en panne à près de chez lui avec une franchise de 50 km... Merci pour votre prise de responsabilité, les assureurs ! <3

Le chargé d'assistance missionne donc ensuite les prestataires de son réseaux afin que eux interviennent sur place. Il sert en quelque sorte d'intermédiaire.

Par ailleurs, il s'agit d'une gestion collective des dossiers, ce qui signifie que sur une même panne, cinq chargés différents voir plus peuvent intervenir à des moments différents (premier appel, mise en place du rapatriement, réservation de véhicule de location, retour au garage...)




  • Que faut-il pour devenir chargé d'assistance ?
          Il n'y a pas d'étude spécifique pour exercer ce métier. Les personnes en CDI avec qui je travaille viennent tous de métiers, de classes sociales et d'horizons différents. C'est un métier qui s'apprend une fois engagé. Ceci étant dit, pour les sessions de recrutement de saisonniers, Fidélia exigeait un niveau Bac +2/3 minimum et cherchait en particulier des étudiants en droit ou en langues (ne me demandez pas pourquoi, peut-être une question de profil particulier). 

Il faut pouvoir être disponible 3 mois, avec une amplitude horaire de 7h30 à 23h et accepter de n'avoir qu'un seul week-end complet par mois.

Le chargé d'assistance doit avoir le sens du contact, une capacité d’analyse et d’organisation mais surtout - et ça je l'ai appris sur le tas - il doit être TRES patient. Car au fil de la saison, les musiques d'attente des agences de location, des garages ou des grosses centrale taxi, ça n'a plus de secret pour lui. 
De même, il doit savoir prendre du recul par rapport aux paroles - pas forcément des plus agréables - de certains sociétaires. Mais attention, tout le monde n'est pas insupportable ! Au contraire même, la majeure partie des sociétaires sont compréhensifs et reconnaissants. Et terminer sa journée sur un "vous êtes un ange madame, merci infiniment", c'est le meilleur moment de mon job. Certains recomposent même le numéro de l'assistance uniquement pour pouvoir remercier les chargés d'assistance du service qu'ils ont pu lui offrir.

  • En résumé
          Pour conclure, il s'agit d'un job d'été intéressant et diversifié avec certes un salaire au SMIC mais avec un cumul important de primes (repas, transport, congés, 13e mois, assiduité) et surtout beaucoup d'horaires majorés (à partir de 21h30 le soir, week-end, jours fériés) ce qui rend le salaire total attrayant et fait plaisir à mon compte bancaire !

         Le point négatif de ce travail est la répétition des actions et la similitude des appels tout au long de la journée. On passe notre temps au téléphone, devant un écran d'ordi et dans un bâtiment climatisé, ce qui donne des maux de têtes épouvantables en fin de journée. On reste assis à l'intérieur à contempler le soleil par la fenêtre et regarder les photos de plage sur instagram. On passe également notre a écouté des sociétaires raconter leur vie ou nous dire qu'ils sont assurés depuis 30 ans alors que l'Assistance s'en fiche royalement. Les trois quarts du temps, on ne met en place qu'un simple remorquage, ou on galère à trouver un garage avec de la place pour réceptionner le véhicule ainsi qu'une agence de location avec une voiture de disponible (-->période estivale oblige...). 
          Bref, ce métier est la fois varié et répétitif (oui c'est possible!), et la lassitude de la routine prend vite le dessus sur l'excitation et l'amusement des premiers jours. Mais si vous vous en sentez capable, c'est un job d'été posé et bien payé que je recommande vigoureusement !


A titre informatif : l'assurance et l'assistance sont deux entités différentes. Un chargé d'assistance n'a pas accès à votre contrat d'assurance, ne s'occupe pas des déclarations de sinistre, ne prend pas en charge les réparations, ne missionne pas l'expert et NE FAIT PAS DE GESTE COMMERCIAL, bordel.




Minute Titre : Aucune originalité, que de la simplicité, je l'avoue. Le titre n'a rien a voir avec un job d'été, il contenait juste le mot "cars" et fait partie d'une chanson mythique connu de tous, alors je tenais juste à en profiter pour vous faire partager la version d'Ed et Gary

15 juil. 2015

'Bastille'


La France.






Je voulais mettre cet article en ligne hier, jour de fête nationale, mais le temps m'a manqué. 
En tant que française qui se respecte, je poste cet article avec du retard.



          La France. Ce grand pays. Ce beau pays. Ce fort pays. Mais surtout, ce malheureux pays. Bien plus qu'un cliché, la réputation déprimante des français est un fait. C'est bien connu, les français excellent dans l'art du ralage, du "oh la la...", du mécontentement et de l'apitoiement sur son sort. Le français ronchonne, il s'énerve, il se plaint, il souffle, il s'impatiente, il grogne, et au fond, il ne sait plus vraiment pourquoi. Il fait grève tout les deux mois, il descend dans la rue tout les trois.Quand tout va mal, c'est que rien n'est catastrophique, finalement. Le français ne parle que sa langue, ne fait aucun effort et n'aide pas les touristes, mais il espère toujours tomber sur des natifs qui parleront français lorsqu'il est en voyage à l’étranger. Le français vote à droite pour sanctionner ses politiciens de gauche qui ont une politique de droite. Il vote pour un Président plus proche du peuple afin de remplacer l'ancien aux allures trop monarques, mais il s'empresse de reprocher chaque facette de l'homme "simple" que lui montre celui-ci. Bref, le peuple français est chiant et ne sait pas ce qu'il veut.   

          Et ce peuple français, j'en fais partie. Et cette partie de moi, je l'assume et j'en suis fière. Ce qui n'a pas toujours été le cas. L'adolescence est une période de sa vie où l'on apprend à se connaître, et pour tout vous avouer,  au collège/lycée je ne savais pas vraiment ce que ça voulait dire, "être française". Maintenant, au fil de mes voyages, de mes lectures, de mes connaissances sur l'étranger et mes apprentissages universitaire et politique, je sais plus ou moins ce qui se cache derrière cette nationalité qui est la mienne. La France fait partie de mon identité. La France est mon identité. Mon pays n'est peut-être pas parfait, mais aucun ne l'est. Mon pays n'est peut-être pas le meilleur, mais y en a t il vraiment un qui excelle dans tout les domaines? Dans un peu plus d'un mois je partirai étudier un an en Hongrie, et je peux vous assurer que je représenterai mon pays avec fierté et respect, au milieu de la panoplie d'autres étudiants Erasmus et hors UE.

          J'ai longtemps rêvé vivre ailleurs, et j'en rêve toujours, d'ailleurs. Je me plais à m'imaginer démarrer une nouvelle vie dans un nouveau pays et à m'approprier une autre culture, mais au fond, c'est ma propre culture que je préfère. En ayant vécu un an en Irlande, je ne pouvais m'empêcher de penser "En France, c'est mieux. En France, le pain est meilleur. En France, les transports en commun sont mieux développés. En France, le système de téléphonie mobile est plus logique. En France, il y a moins de pub. En France, les légumes sont moins chers." Et à l'inverse, il m'arrivait également souvent de penser "En France, les taxis sont moins sympas. En France, les scones n'existent même pas. En France, les artistes sont moins mis en valeur". Enfin, vous voyez où je veux en venir : chaque pays possède ses défauts et ses qualités. Mais surtout, je me disais "En France, les gens ne sont pas fières d'être français". Et c'est vrai. Les irlandais, tout comme les américains et certainement bien d'autres étrangers, sont extrêmement patriotiques. Leur pays est leur parent et leur enfant à la fois. Leur pays est leur fierté, et ils lui doivent honneur et protection. C'est un sentiment beaucoup plus rare chez les français, ou du moins beaucoup moins exprimé ouvertement. 

          Alors que bon sang, la France est un pays tellement magnifique ! L'Hexagone un Etat immense, aux quatre climats tempérés, avec des plaines, des forêts, des montagnes, des lacs, de fleuves et une gigantesque façade maritime. En plus de son sol et de la beauté de ses paysages, la France détient une Histoire extrêmement riche. Ses châteaux sont à couper le souffle, ses scientifiques sont recherchés et sa gastronomie est imitée mais jamais égalée. De même, son PIB, son IDH et ses produits de luxe sont jalousés par les trois quarts du globe. 

          Ma France, je l'aime, mais pourtant je veux la quitter. Encore une logique à la française, me direz-vous ! Parce-que ma France, je la vois s'auto-détruire à petit feux. Il s'agit d'un pays aux ressources incroyablement inexploitées à leurs juste valeurs. Et personne ne fait rien pour retenir cette nouvelle génération de français fières mais déçus. François Hollande, je lui avais déjà écrit une lettre ouverte il y a bientôt un an de ça. Douze mois plus tard, et je me retrouve dans le même état d'esprit. Car ce cher François le français, j'essaie de l'aimer, je vous assure, j'essaie de tout mon coeur, mais je n'y arrive pas. C'est comme s'il faisait tout pour repousser mes avances. J'essaie d'écouter ses discours, mais son élocution est tellement déplorable pour un Président, que je m'endors au bout de deux minutes. Pas plus tard qu'hier, j'ai voulu écouter son interview du 14 juillet en streaming, mais je n'ai pas tenu jusqu'au bout. Ses enchainements de phrases sans queue ni tête m'énervaient trop. J'essaie de comprendre sa stratégie pour faire baisser le chômage par exemple, mais rien de tout ça n'a de sens. Même dans l'actuel débat sur la Grèce, je n'ai pas compris sa position : défendre Alexis Tsipras et protéger les grecs d'un côté, ok super, mais d'un autre, prôner l'efficacité du duo franco-allemand à la sortie du débat ? Ca n'avait pas de sens. Il ne peut pas être dans les deux camps. Merkel et Hollande voulaient tout les deux deux dénouements totalement opposés. En l'occurrence, le duo franco-allemand semble avoir été de nouveau fracturé. Mais là n'est pas l'objet de mon post, il me faudrait trois pages entières sinon.

Tout ça pour en venir au fait que ce beau pays qu'est le mien, il n'est pas parfait. Sa vie politique et sa position financière non plus. Ce pays, j'aime lui faire des reproches, mais, attention, jamais personne n'a le droit de le critiquer devant moi !

Finalement cette France, je l'aime malgré moi !