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21 avr. 2017

'Do The Right Thing'




10 bonnes raisons d'aller voter


Je viens d'avoir 22 ans, et jusqu'à présent, j'ai voté à chaque élection : municipales, régionales, européennes. Que je sois chez moi, à l'étranger ou dans ma ville d'étude, j'ai toujours pris le soin de donner mon avis, en personne ou par procuration. Et dimanche prochain, je voterai, via procuration donnée à mon frère. Dans ma famille, ça parait évident. Voter, c'est normal, logique et ça ne fait pas polémique. On se déplace en famille, on en discute longtemps avant, on débat, on s'échange nos infos, nos opinions, nos convictions. Et non, nous n'avons pas tous les mêmes idées politiques, mais on se tient au courant.

Il est inutile de rappeler à quel point cette campagne est écœurante, hilarante et déconcertante. Tant les candidats et les médias que les électeurs sont ridicules. Oui, vous aussi vous êtes ridicules. Parce-que vous vous laissez berner par une blonde qui se fait appeler par son prénom pour qu'on oubli d'où elle vient, parce-que vous buvez les paroles des JT, parce-que vous regarder des pseudos-journalistes mépriser certains candidats et chérir certains autres, parce-que vous écoutez votre voisin de pallier cracher son venin sans broncher. Pire encore, vous abandonnez. Vous vous dites que voter est inutile, que quelque soit le résultat la conséquence sera la même et que ce n'est pas un vote qui changera la donne. Vous pensez qu'il n'y a pas beaucoup d'enjeux et que les onze candidats valent autant.
Je ne compte même plus le nombre d'amis ou connaissances qui m'ont fait savoir qu'ils n'allaient pas voter. Par dégoût, par manque d’intérêt, parce-qu'ils ont autres choses à faire. Mais aucun de ces arguments n'est une excuse valable. En fait, il n'existe aucune excuse valable.

En cette avant-veille de premier tour des élections présidentielles, j'ai voulu rassembler dix raisons, certaines plus futiles que d'autres, pour montrer que si, voter sert à quelque chose. J'ai réussi à faire changer d'avis quelques amis, et je n'ai pas la prétention d'en faire de même avec vous, mais, on ne sait jamais.





1. Voter c'est gratuit, simple et rapide.
Les élections sont le premier et le plus simple des modes d'action d'une démocratie. C'est un acte citoyen facile à réaliser et qui sert à faire fonctionner la démocratie. Une démocratie ne peut vivre que si les citoyens s'approprient le processus politique. Sinon, ce n'est pas une démocratie. Voter est très clairement un devoir. Mais comme c'est un devoir dépourvu de sanction en cas de manquement, tout le monde pense à tort que c'est facultatif. Si personne ne veut voter pour un candidat qui ne lui correspond pas à la perfection, alors c'est ridicule, on peut supprimer les élections dès aujourd'hui, c'est clair. On n'a qu'à supprimer le système d'élections à deux tours aussi, si les français capricieux refusent de se plier à la règle et de voter pour un des deux candidats restants. Et si personne ne va voter, si on décide que les élections ne servent à rien, alors on a qu'à tout arrêter et repasser à une monarchie ou à un empire, c'est plus simple. Le pouvoir se transmettra de Jean-Marie à Marine puis Marion. 


2. Voter est un droit récent, résiduel et non éternel
Un droit ça s'acquiert, mais ça se retire aussi. Voter est un droit certes, mais un droit qui a été acquis par lutte, récent et non éternel. Allez donc dire aux palestiniens, aux coréens ou aux saoudiens que vous avez un choix qui s'offre à vous mais que par flemme ou caprice vous décidez de ne pas en profiter. Se désintéresser des élections, c'est clamer leur inutilité. Et donc donner une preuve et un poids supplémentaire à ceux qui voudraient les supprimer et passer à une dictature, en France ou ailleurs.  La preuve : on parle de retirer le droit à l'IVG, de revenir sur la loi du mariage pour tous, de retirer certains droits aux allocations etc. Rien n'est absolu, rien n'est acquis, rien n'est définitif. Si le droit de vote et de nombreux autres droits disparaissent, il ne faudra pas venir pleurer.
Friendly reminder : il n'y a pas si longtemps que ça, les femmes ne pouvaient pas bénéficier de ce droit.


3. Voter est bon pour la santé
- Vous pourrez dormir paisiblement.
Le résultat ne sera peut-être pas celui que vous espériez, mais au moins ça ne sera pas de votre faute. Vous aurez votre conscience pour vous, et vous n'aurez pas à ruminer cette inaction pendant cinq ans. Aucun regret, aucun remord.
- Vous aurez le droit de vous plaindre du résultat
Et se plaindre, ça libère les chakras, ça réduit le stress, ça fait du bien. A l'inverse, si vous ne votez pas, ne vous permettez pas une seule seconde d'ouvrir votre bouche.


4. Voter montre que vous êtes cultivé
Il n'y a rien de plus attirant que quelqu'un de curieux et qui s'y connait en politique et en économie. Une personne intéressée est une personne intéressante. De plus, nous avons aujourd'hui plus que jamais besoin d'électeurs éduqués et cultivés afin de contrebalancer le vote aveuglé de certains autres.


5. On n’oublie jamais sa première fois !
Si vous venez d'avoir 18 ans, ou que comme moi vous étiez encore trop jeunes lors des dernières présidentielles, alors vous vous souviendrez de ce moment toute votre vie.


6. Vous valez autant que Omar Sy ou Eric Zemmour.
Votre bulletin a la même valeur que celui de votre patron, votre prof, votre maire, votre député, Yann Barthès ou Maitre Gims. C'est magique. Vous laisseriez l'un d'entre eux choisir votre plat au restaurant, faire les soldes pour vous ou réserver vos prochaines vacances à votre place ? Alors pourquoi les laisseriez-vous  choisir celui qui dirigera votre pays pour vous? Si vous avez le droit de vote, c'est bien pour une raison. Si vous avez la capacité civique de voter, cela veut dire que votre avis compte. Et oui, votre opinion a de l'importance.  De nombreuses personnes pensent à tort que leur vote ne changera pas l’élection. Imaginez un peu si les 44 millions d’inscrits sur les listes électorales pensent la même chose.


7. Vous aurez enfin quelque chose à faire de votre dimanche.
Fini les dimanches affaler dans son canapé, à se goinfrer de céréales devant une série et à se dire que le week-end passe trop vite. Vous avez pendant deux dimanches enfin une raison pour vous habiller et sortir de chez vous. En plus, je sais que votre bureau de vote n'est qu'à quelques minutes de la maison, ne soyez pas si flemmard. Seuls les faibles trouvent des excuses.
Ou à l'inverse : pour avoir une bonne excuse pour éviter de faire quelque chose de son dimanche. Un repas de famille à éviter, un déplacement qui vous ennuie ? Je peux pas, j'ai élection. En plus, personne ne vous en voudra d’être un bon citoyen.


8. Voter ça ne coûte rien, mais ne pas voter ça peut coûter cher
Oui je cite Michel Denisot, et alors?


9. Tout le monde s'en fiche que vous vous absteniez
Même si la France entière s'abstenait de voter et que les seuls bulletins étaient ceux des candidats eux-mêmes, l'élection serait valide et un d'entre eux serait élu président. Ils s'en foutent d'être élu par 0,3% de la population, par 23% ou par 53%. Ce qui compte pour eux, c'est d'être arrivé au sommet.


10. Il ne faudrait pas laisser votre nouvelle carte électorale vierge
Elle est fraîche, elle est belle, elle est jeune. (la carte, pas MLP)


"Je ne sais pas pour qui voter alors je ne vote pas" est la phrase la plus irritante entendue ces derniers temps. C'est pas comme si aujourd'hui les moyens d'accès à l'information étaient limités. Si vous ne savez pas, et bien renseignez-vous !

Prétendre ne pas avoir d'avis est un mensonge, et ne pas voter est lâche.

Quelques liens utiles :

5 janv. 2017

'Past in present'

16 choses apprises en 2016


Piran, Italie


Je vous souhaite à toutes et à tous une année excitante, pétillante et dégoulinante de bonheur. Que 2017 soit une de ces années dont vous vous souviendrez toute votre vie, que vous raconterez à vos petits enfants et qui vous permettra de croire en la beauté du monde.


Voilà un article qui était dans mes brouillons depuis début décembre et que je viens tout juste de retrouver. J'avais prévu de le poster à la fin du mois, oops. Même si une fois le 31 décembre passé, on a tendance à oublier l'année précédente et à vivre dans l'espoir d'une belle et heureuse année à venir plutôt que dans la nostalgie, je publie tout de même cet article car il me fait sourire et qu'il est toujours important de tirer des leçons de ses expériences. Faisons en sorte d'apprendre de nos erreurs, de nos échecs et des obstacles de 2016 pour faire en sorte que 2017 soit la plus belle année de notre vie. Rembobinons la cassette et analysons 16 leçons apprises grâce à 2016.



1. Le sexisme et le harcèlement de rue sont des problèmes essentiellement français, et pas si universels que l'on pourrait le croire.
Jamais mes amies ou moi ne nous sommes faites abordées ni sifflées, regardées ou insultées dans la dizaine de pays que nous avons visité en Europe de l'Est. Jamais. A mon retour à Paris, monter dans le RER a été pire que choquant. Une révélation. Une grosse claque. Bilan de mes autres amies partis à Londres, en Russie, en Italie ou en Norvège : elles non plus n'ont jamais été harcelées pendant leur période passée à l'étranger. 


2. Mon prénom est absolument imprononçable pour n'importe quelle nationalité. 
Yudgéni, Ujine, Oujéna.... Même les français tendent à m'appeler "Eugènie" alors que bon sang, c'est un ACCENT AIGU. Eu-gé-nie. Merde.

3. L'inconnu ne me fait pas peur, la routine si.

4. Un tatouage, ça ne fait pas mal du tout.
Du moins, pas sur le bras.

5. Les seules barrières qui se présentent devant nous sont celles que l'on s'impose.
N'importe quel idiot est capable de présider la plus grande puissance mondiale, pourquoi pas nous?

6. Il n'y a pas que le Royaume-Uni et l'Irlande qui sont fans de thé.
Les turcs en sont également des fans inconditionnels.

7. Je ne serai jamais une grande lectrice.
Je n'arrive pas à me mettre à la lecture. Je commence un livre, je suis à fond, je le transporte partout avec moi et le lis dès que j'ai le temps... Puis je n'ai plus le temps, je le laisse de coté et je l'oublie. Ensuite je le retrouve, je le reprends (mais j'ai oublié la moitié de l'histoire depuis), je suis à fond pendant 2 jours, je le laisse de coté.... et ainsi de suite.


8. C'est officiel , je suis désormais totalement incapable d'avoir une conversation en Allemand.
Des mots par ci par là ressortent, je comprends lorsqu'on me parle lentement et avec un vocabulaire simple, mais dès que j'essaie de construire une phrase, c'est l'Anglais qui jaillis. Scheiße, j'avais un si bon niveau à la sortie du lycée... 

9. Un malheur n'arrive jamais seul.
Problème de CAF, inondation, mère dans le plâtre, prélèvement incohérent, partiels blancs ratés... tout ça en quelques jours.

10. On retrouve des bretons partout.
De ma coloc en Hongrie à des jeunes rencontrés bourrée à Ljubljana, en passant par un boulanger en Albanie et un voisin de bus en Italie.

11. Les résolutions sont conçues pour ne pas être pleinement réalisées.
Quand je relis mon article résolutions 2016, j'ai envie de dire "oops..." (my mind?)

12. La liqueur à 45 degré ce n'est pas si fort que ça. 
Je suis passée de "oh mon dieu ma gorge va se décomposer, plus jamais ça" à "un troisième shot, s'il vous plaît!" Palinka <3

13. Reproduire l'émission 'Les Recettes Pompettes', c'est possible. 
Et c'est très drôle. 

14. Ce n'est pas grave de ne pas savoir quoi faire de sa vie à 21 ans. 
Du moment que l'on ne fait pas rien et que notre indécision ne nous empêche pas d'essayer.

15. L'eau gazeuse, ce n'est pas si dégueu que ça finalement.

16. Les français n'ont pas tout les défauts du monde mais le monde semble moins fucked up loin des français.



Et vous, qu'est-ce que 2016 vous a appris?

5 déc. 2016

'I Will Wait'

Pensée du jour.








Vous savez, j'aimerais écrire sur tant de sujets, et sur aucun à la fois, c'est très étrange. D'un côté tout me révolte, mais je ne peux pas faire des articles coup de gueule ; je n'ai pas forcément envie que le monde soit au courant de ma colère et de mon dégoût pour ce dernier. Et parallèlement, je ne peux pas toujours écrire sur un monde rose alors que je le vois gris foncé. Je ne peux pas écrire sur des DIY Halloween alors que je déteste la Toussaint. Je ne peux pas écrire sur ma tournée de festivals l'été car je travaille jusqu'au 31 août, soirées et weekends inclus. Je ne peux pas écrire sur la dernière appli car mon portable d'occasion a déjà du mal à supporter Messenger. Je ne sais pas comment orienter mes posts, et je ne sais pas comment me démarquer non plus. Alors je ne fais rien, ou pas grand chose. Au moins je n'échoue pas. C'est con, pourquoi je raisonne comme ça? C'est contre-productif, c'est illogique et c'est loin d'être formateur. En fin de compte, je m'en fous si je passe de 200 vues à 20 vues par article. On s'en fiche . L'important c'est d'oser, d'écrire ce que je veux et de parler de ce qui me plait, que ce soit de politique (coucou Hollande), d'estime de soi, de musique ou de voyages. J'ai toujours ce poids sur mes épaules et cette voix qui me rappelle en permanence que je suis inutile, mais si une personne lit mes posts, alors peut-être ne le suis-je pas tant que ça. Pour contrer mes idées noires, j'aimerais contribuer à la bonne humeur et aux petites attentions qui se propagent sur internet. Montrer que le monde n'est pas si moche que ce que les journaux laissent penser. Or ce n'est pas si facile que ça quand on a l'esprit aussi tordu que le mien.


Me voilà donc de retour face à une page blanche et des questionnements, un planning pour des futurs posts hebdomadaires et cinq brouillons entamés, destinés à être postés chaque lundi matin. Je progresse les gens, je progresse. Cela faisait déjà quelques semaines que j'avais repris la main sur oops, my mind, et ce dernier mois m'a confortée dans l'idée qu'écrire est le plus bel échappatoire.


Prague - Pont Charles - Janvier '16.



Pourtant, lundi dernier, je n'avais rien posté. Non, lundi dernier, j'enterrai ma grand-mère à la place. Et aussi difficile que cela fut, j'ai l'espoir de garder d'elle autre chose que son prénom - oui oui, ma mère a donné à sa fille le même prénom que sa mère. Sorry mum, mais je n'appellerai pas ma fille Monique. Je vais essayer de garder et de porter chaque jour son humilité, sa générosité, son altruisme, sa simplicité et sa bravoure.



Ce weekend, alors que j'étais entourée de toute ma famille, j'ai réalisé qu'on ne sait tous faire qu'une chose : attendre. Et moi tout particulièrement, je ne sais faire que ça. Attendre d’avoir le déclic, attendre de faire un stage pour avoir une révélation, attendre de trouver un sens à ma vie, attendre de trouver quelqu’un pour me comprendre, attendre le bon moment pour tout envoyer valser, attendre d’être aimée pour pouvoir m’aimer, attendre de toucher le fond pour réagir, attendre de connaitre la tristesse pour reconnaître le bonheur, attendre qu’on me prenne par la main, attendre d’être plus courageuse, attendre de devenir adulte pour agir différemment, attendre qu’un drame arrive pour se réveiller, attendre de perdre un proche pour se réunir, attendre demain pour commencer sa rédaction, attendre lundi pour débuter son régime, attendre le 1er janvier pour entamer un nouveau départ, attendre qu’il fasse 30 degré pour se baigner, attendre d’être mince pour porter une robe, attendre d’avoir de l’argent pour voyager, attendre d’avoir du temps pour travailler, attendre d’avoir de l’expérience pour postuler, attendre un attentat pour réaliser l’enfer du Moyen-Orient, attendre l’élection américaine pour comprendre la puissance du racisme, attendre la fin de la journée pour souffler, attendre l’heure du coucher pour pleurer, attendre de recevoir un message pour discuter, attendre une question pour s’exprimer, attendre la fin de ses études pour se considérer adulte, attendre la musique pour danser, attendre un sourire pour faire de même, attendre les vacances pour voyager, attendre, attendre, attendre. Et au fond, on attend tous d'arrêter d'attendre.

J’ai attendu d’être assez grande et mature pour oser poser certaines questions à ma grand-mère, mais Alzheimer ne m’a pas laissée attendre, car sa tête était déjà partie quand j’étais en âge de m’intéresser à son passé. Elle avait pourtant des tas d’histoires à raconter, des tas d’anecdotes sur la vie au siècle dernier, des tas de morales à partager, des tas de valeurs à répandre. Alors j'ai attendu pour rien.


8 juil. 2016

'Holding Out For a Hero'

De fille de l'ombre à héro.




Je me répète en permanence que je suis inutile. C'est le sentiment que je ressens constamment au fond de moi. Je suis inutile, que je sois là ou non, ça ne change rien. Mais une très bonne amie m'a récemment fait remarquée que j'étais son amie et que je lui étais utile à elle. Ca m'a permis de réaliser qu'inconsciemment je sers à quelque chose et que chacune des mes actions ou de mes paroles compte. Ca m'a permis de réaliser que, sans m'en rendre compte, il m'arrive d'aider mon entourage. Et enfin, ça m'a permis de réaliser que si, en fin de compte, je suis utile. Et depuis ce jour, je me suis jurée de faire en sorte que ma présence sur Terre soit une présence saine, une présence bienveillante et une présence qui compte. 

Je ne peux pas changer le monde, je me le répète en permanence également. Je sais, je suis toute petite et je ne suis que de passage. Je ne peux pas changer le monde. Mais je peux l'améliorer. Je peux essayer, à mon échelle, au moins. Je n'ai rien à perdre, rien du tout, alors je ferais mieux d'essayer. Je me dois d'essayer. Je me dois de le faire, car en soit nous devons tous essayer. Il est de notre devoir de faire en sorte que notre espace de vie soit le plus agréable possible. Si je ne me lance pas, qui le fera? Le changement vers un monde meilleur commence par de petits pas individuels. Je me dois d'essayer.


Je n'irai pas loin pourtant, je le sais. Je ne suis pas vouée au succès, je ne suis pas née pour leader, non, je ne suis pas ce genre de filles. Je ne suis pas assez ambitieuse, je ne suis pas assez déterminée, je ne suis pas assez forte. Je ne suis pas assez, tout court. Et c'est difficile à admettre parfois, mais globalement je suis okay avec ça. Je n'ai pas la force de caractère d'une Christine Lagarde, d'une Christiane Taubira, d'une Sheryl Sanderg ou d'une Simone Veil, mais ce n'est pas si grave, au fond. Je prends comme modèle des femmes politiques, des actrices ou musiciennes engagées et des militantes pour qui le combat semble faire partie de leur personnalité. Et je ne suis rien de tout ça. Mais je ne suis pas rien pour autant. Je ne me suis jamais imaginée être à la tête d'une entreprise, d'une association ou d'un combat. J'ai toujours su que je demeurerai une fille de l'ombre. Mais il faut se méfier des filles de l'ombre, finalement. Car c'est dans l'ombre que chaque bataille se pense.



Il existe tant de domaines qui méritent notre attention et notre force de combat, tels que l'écologie, l'accès à l'éducation, l'accès aux soins, l'égalité des sexes, le racisme, la discrimination en général, le harcèlement de rue, les erreurs judiciaires, la gouvernance des élites, les guerres idéologiques, l'échec scolaire, le surpeuplage des prisons, l'isolement des personnes âgés, l'intégration des immigrés, la répartition de l'économie mondiale, le recours aux OGMs, la pollution de l'air et des eaux... et bien d'autres encore...

Istanbul, Juin '16


Heureusement pour nous, il existe des dizaines de milliers de façons d'améliorer le monde qui nous entoure. Pour participer à ces combats, plusieurs options s'offrent en effet alors à nous, comme faire un don spontané ou régulier à une association (bien souvent déductible des impôts), voire même rejoindre une association ou encore parrainer un enfant.

Mais en dehors de ces grands gestes héroïques et symboliques connus de tous, nous pouvons très bien tout simplement :

- proposer à la voisine de 75 ans de faire quelques courses pour elle et en profiter pour rester boire un café à notre retour.
- garder les enfants de notre cousin pour que les parents puissent souffler un peu
- rester un quart d'heure de plus au boulot pour clôturer proprement un dossier
- aider le petit du quartier à réviser son brevet
- s'interposer dans une dispute
- aider une femme qui se fait harceler dans la rue
- imposer son opinion lorsque à un repas de famille un oncle plutôt conservateur donne son avis sur les migrants
- s'intéresser aux autres religions
- donner sa petite monnaie à un musicien de rues
- faire des visites dans des maisons de retraites
- signer des pétitions
- faire le tri sélectif
- se déplacer à vélo ou en transports en commun
- acheter local
- écouter et accepter les avis divergents
- sourire à son voisin de bus
- souscrire à des newletters d'une association
- partager des liens d'articles sur les réseaux sociaux
- ...


Ce sont ces petits actes de notre vie de tous les jours, qui cumulés un à un, font que les gens et la Terre se portent mieux. Ce sont ces petits actes de la vie quotidienne qui font de nous des héros. 

Et je suis persuadée que l'amélioration de notre cadre de vie passe par l'information, l'écoute des autres et l'effort individuel. Alors si toi aussi tu t'es toujours définie comme étant une fille de l'ombre (ou un gars de l'ombre, ça marche aussi), sache que tu es capable de grandes choses, que tu es né en héro et qu'il est de ton devoir d'agir pour rendre ce monde meilleur.




Bon week-end guys, et surtout, n'oubliez pas de sourire.

24 juin 2016

'No Good in Goodbye'

 Un Royaume pas si Uni que ça.




La nouvelle est tombée ce matin comme un coup de massue qui nous pousse à nous rendormir. Hier soir je me suis couchée confiante. Cette nuit, après un détour aux toilettes, j'ai voulu regarder le résultat, parce-que même si j'étais confiante, j'avais besoin d'être rassurée quand même. En vain, car seul le vote de Gibraltar était rendu public. Ce n'est donc que ce matin que j'ai appris que la menace avait été tenue. Le Brexit n'est plus un nom loufoque abstrait qui tourne en boucle dans nos télés : c'est un fait. Je savais que le choix allait être difficile, que la question avait divisé le pays du nord au sud et que la classe politique elle-même menait une bataille féroce. Cependant, je reste terriblement choquée par le résultat. 

Mais tu n'es pas anglaise, nord-irlandaise, galloise ou écossaise, alors pourquoi ça te touche autant ? Ca me touche en plein coeur car le Royaume-Uni est un pays qui m'a toujours attiré, que j'ai toujours admiré et qui m'a toujours fait rêvé. A la fac, j'étudie leur histoire politique, leur droit privé et leur droit criminel. A la maison, j'ai le Union Jack fièrement accroché dans ma chambre. Dans mon projet universitaire, je pars l'année prochaine faire un LLM en Ecosse. Et dans ma tête, j'ai cette envie de travailler et de vivre pendant un moment au Royaume-Uni. Un royaume uni qui ne l'est pas tant que ça finalement.




  • Conséquences pour la France 
Certes, concrètement, je ne pense pas que les relations entre la France et le Royaume-Uni vont changer. Il y aura très certainement des accords entre ces deux pays pour facilité respectivement l'entrée et la sortie du territoire de leur citoyens. Les accords entre les universités vont surement être maintenus aussi. Les investisseurs vont désormais peut-être plus instinctivement se tourner vers Paris.
Mais le commerce avec le Royaume-Uni risque d'être impacté, la libre circulation des travailleurs ne sera plus un devoir ainsi que le droit de séjour des citoyens ressortissants d'un Etat membre de l'Union. De même, les droits de douanes vont augmenter et les compagnies lowcost vont faire monter leur prix également.




  • Conséquence pour le Royaume-Uni 
    Au vue des différences d'opinion entre l'ancienne et la nouvelle génération, il a été dit que le passé a voté pour le futur. Et c'est probablement vrai.

Difficile de le savoir vraiment, mais reprenez tout ce que je viens de citer plus haut, et ajoutez-y un changement dans le droit du travail, une coupe des subventions agricoles et bien sûr la fin du devoir de liberté de circulations sur ces quatre aspects: biens, services, capitaux et personnes. De même, une possible émancipation de l'Ecosse et de l'Irlande du Nord se fait entendre. D'ailleurs, il va falloir remettre des frontières entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande ? Ouch. Et jeunes britanniques, vous pouvez tirer un trait sur le programme Erasmus.



  • Conséquence pour l'Union Européenne 

L'Union perd un important contributeur financier et un membre majeur actif certes, mais un membre qui ne l'était qu'à moitié au final. Il y avait un nombre incalculable de dérogations concernant le Royaume-Uni, entre autres: ils ne faisaient pas parti de l'espace Schengen et n'avaient pas l'€. Plusieurs questions se posent également : devons-nous dès à présent retirer le droit de vote au parlementaires britanniques ? Les british qui siègent au Conseil, à la Cour ou à la Commission doivent-ils partir de suite ? Attendre que le Royaume Uni invoque l'article 50 sur le droit de retrait ? Ou attendre la décision définitif de retrait, soit au plus tard dans deux ans?

En outre, c'est surtout la crédibilité, la cohésion et l'unité de l'Union qui en prend un sacré coup. Il y a beaucoup de choses à améliorer au sein de cette Union pour qu'elle perdure. De son fonctionnement à sa communication au public en passant par l'efficacité de sa Cour et l'utilité des débats du Conseil.


  • Discours 

    • DAVID CAMERON (x

Le bientôt ex-Premier Ministre britannique, David Cameron, devra plier bagages en Octobre. C'est lui qui a lancé l'idée du référendum, et c'est lui le premier qui en subi les conséquences. Avant même que le résultat ne tombe, c'était certain qu'il s'agissait d'une terrible erreur politique. Au moins, cette homme aura eu le courage de tout miser sur ses convictions, il mérite notre respect, et c'est avec dignité qu'il s'en va.

Voici quelques extraits de son discours de résignation, ce matin :


"The British people have voted to leave the European Union and their will must be respected.- Les britanniques ont voté pour quitter l'Union Européenne et leur volonté doit être respectée. -
The will of the British people is an instruction that must be delivered. It was not a decision that was taken lightly, not least because so many things were said by so many different organisations.

-La volonté des britanniques est un instruction qui doit être écoutée. Ce n'était pas une décision prise à la légère, notamment parce-que tant de choses ont été dites par tant d'organisations différentes.


I fought this campaign in the only way I know how, which is to say directly and passionately what I think and feel, head heart and soul. I held nothing back. I was absolutely clear about my belief that Britain is stronger, safer and better off inside the European Union. And I made clear the referendum was about this and this alone, not the future of any single politician including myself. But the British people have made a very clear decision to take a different path.- Je me suis battu dans cette campagne de la seule façon que je connais, c'est-à-dire directement et passionnément, avec ce que je pense et ressens : la tête, le coeur et l'âme. Je n'ai rien caché. J'ai été très clair en disant que je crois que la Grande Bretagne est plus forte, plus en sécurité et mieux au sein de l'Union Européenne. Et j'ai été clair en disant que le référendum était à propos de ça, et seulement ça, et non à propos du futur d'un homme politique, moi inclus. Mais les britanniques ont pris la décision nette de prendre un chemin différent. -


And as such I think the country requires fresh leadership to take it in this direction. I will do everything I can as Prime Minister to steady the ship over the coming weeks and months. But I do not think it would be right for me to try to be the captain that steers our country to its next destination. This is not a decision I’ve taken lightly but I’ve taken it in the national interest to have a period of stability and the new leadership required.- C'est pourquoi je pense que le pays à besoin d'un nouveau leader pour l'emmener dans cette direction. Je ferai tout mon possible en tant que Premier Ministre pour stabiliser le bateau pendant les prochaines semaines et les prochains mois. Mais je ne pense pas qu'il sera juste pour moi d'essayer d'être le capitaine qui guide notre pays à sa nouvelle destination. Ce n'est pas une décision que j'ai pris à la légère mais je l'ai prise dans l'intérêt national pour avoir une période de stabilité et de nouvelle gouvernance nécessaire.


    • FRANCOIS HOLLANDE (x)


Notre Président François Hollande lui aussi s'est exprimé ce midi :

"C’est un choix douloureux et je le regrette profondément pour le Royaume-Uni et pour l’Europe. Mais ce choix est le leur et nous devons le respecter, en en tirant toutes les conséquences. (...)
La France pour elle-même et pour la Grande-Bretagne continuera à travailler avec ce grand pays ami. (...)
Le vote des Britanniques met gravement l’Europe à l’épreuve. (...) Mais la décision britannique exige aussi de prendre lucidement conscience des insuffisances du fonctionnement de l’Europe et de la perte de confiance des peuples dans le projet qu’elle porte.

Le danger est immense face aux extrémismes et aux populismes. Il faut toujours moins de temps pour défaire que pour faire, pour détruire que pour construire. La France, pays fondateur de l’Europe, ne l’acceptera pas.

Un sursaut est nécessaire. L’Europe pour aller de l’avant ne peut plus faire comme avant.

L’Europe, et c’est ma conviction, doit porter des projets et non pas se perdre en procédures. Elle doit être comprise et contrôlée par les citoyens. Elle doit décider vite, là où on l’attend et laisser une fois pour toute aux Etats-nations ce qui relève de leurs seules compétences.

(...) L’Europe est une grande idée et pas seulement un grand marché. Et c’est sans doute à force de l’avoir oublié qu’elle s’est perdue.


L’Europe doit continuer à être un espoir pour la jeunesse car c’est son horizon. Aujourd’hui, c’est l’Histoire qui frappe à notre porte. Ce qui se joue c’est la dilution de l’Europe au risque du repli ou la réaffirmation de son existence au prix de changements profonds."


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Il s'agit donc d'un jour historique pour tant l'avenir du Royaume-Uni que pour celui de l'Union Européenne.

6 avr. 2016

'I Predict A Riot'

Réflexion sur l'actualité et la violence



Il y a tant de choses que je ne comprends pas sur cette Terre. Il y a tant d’incompréhensions qui me hantent. Il a y tant de questions qui surgissent et s'entassent au fond de mon esprit au fur et à mesure de mon existence. Plus je grandis et moins je comprends le monde. C'en est presque drôle, mais au fond, c’est alarmant. Tout se bouscule, tout me chagrine et rien n’a de sens. Pourquoi, quand, comment, par qui, à cause de quoi. Par quoi commencer, par où débuter.

Pourquoi pas par la violence, tiens, elle qui berce nos journées avec une si forte intensité. Presque omniprésente sur Terre, elle habite nos villes et remplit nos journaux. Oh tiens, un homo tabassé au Maroc. Oh tiens, un voyageur tué à Bruxelles. Oh tiens, un combattant torturé à Guantanamo. Oh tiens, un homme décapité en Syrie. Oh tiens, un lycéen frappé par un policier à Rennes. A force, il n’y a même plus de « oh ». On n’y prend plus la peine, on se contente juste d’un « tiens, une nouvelle femme maltraitée par son mari. » Un quotidien malsain qui ne nous fait plus rien.

Alors de toutes ces situations me viennent des centaines de questions. Ces questions, si difficiles soient-elles à formuler, n’ont parfois aucune connexion les unes aux autres. Un vrai bordel, je vous dis. C’est vrai ça, comment peut-on frapper un être humain parce-que sa peau est foncée ? Pourquoi sous-traiter cet être humain lorsqu’il s’agit d’une femme ? Pour quelle raison être choqué d’un homme parce-qu’il en aime un autre ? Un magazine marocain a justifié une de ces Unes homophobe en expliquant que la société ne voulait pas les voir, qu'un tel type d’affection est choquant pour cette dernière. Ah, bravo, belle preuve de bravoure. « C’est pas moi, c’est la société qui veut ça. »

Mais en fait, qui décide de ce qui est choquant pour la société ? Qui décide de ce qui est bien ou mal ? Nos géniteurs, nos politiciens actuels ? Est-ce la société elle-même ? Je n’y crois pas. Car notre société, elle ne demande qu’à changer. Elle ne s’aime pas comme elle est. Elle est brisée depuis toujours. Et puis de toute façon, c’est quoi « la société » ? C’est un mot inventé de toute pièce pour expliquer l’hypocrisie de ceux qui la forment. C’est si facile de se cacher derrière un concept pour justifier sa propre idéologie. C’est pas de ma faute, c’est la société dans laquelle on vit qui veut ça. La société impose ses mœurs. La société impose ses standards. Mais enfin, la société c’est vous ! C’est nous qui la constituons ! C’est toi, moi, ton voisin du dessous, ta tante Ginette et ton pote Matthieu. C’est tout le monde. C’est chacun d’entre nous. Donc la société, elle bouge, elle évolue, elle se change. Alors si on décide ensemble que l’amour va au-delà du genre, tout geste démonstratif de cet amour ne sera plus perçu comme un mal pour « la société ».


Et si on estime ensemble qu’une femme peut s’habiller comme elle veut, alors tant le crop top que la mode pudique d’H&M sera acceptée. Je parlais de violence tout à l’heure, mais la violence n’est pas que physique. Les mots sont d’une violence inimaginable. Le jugement d'autrui, les débats publics, les disputes domestiques... Trop souvent nous parlons plus rapidement que nous pensons, et le résultat fait mal pour notre interlocuteur ou pour ceux qui sont ciblés par les débats. Trop souvent nous ne pensons pas à l'impact d'un mot sur celui qui nous écoute. J’ose à peine revenir sur les propos de Mme Rossignol qui parle de "nègres américains qui étaient pour l'esclavagisme" et qui rabaisse la faculté d'opinion et de réflexion d'une femme tout en touchant à sa dignité et à sa liberté d'action. Ses propos sont d’une telle violence, c’est à peine croyable de la part d’une représentante d’un Etat laïque socialiste. Preuve qu’aujourd’hui tant le mot « socialiste » que « laïque » n’a plus de fond. Mais ça, c’est un autre débat. Tout me choque, tout me révolte dans cette France perdue dans ses débats puériles et ses convictions dépassées.




Outre la parole et les actes, la violence se retrouve également dans l’inaction. Oui, c’est violent de laisser des familles s’échouer en mer. C’est violent de refuser d’aider des humains fuyant l’horreur de la guerre. C’est violent d’affirmer qu’ils n’auront pas d’aide car... Pourquoi au juste ? Parce-qu'ils sont trop? Parce-que parmi les millions, une dizaine peut être des terroristes ? Parce-qu'ils bousculent notre quotidien de riche blanc privilégié? Parce-que nos problèmes économiques prévalent sur leur vie et leur dignité ? Hm. Comment peut-on dire qu’ils ont eu tort de fuir et qu’ils feraient mieux de rester se battre ? Comment des pays civilisés, développés et soit disant démocrates et unis peuvent déclarer fermer leurs portes à tant d’innocents condamnés ? Comment peut-on laisser les réfugiés s'entasser comme des animaux dans un endroit où on ne laisserait même pas notre propre chien dormir ? Comment peut-on les forcer à vivre dans ces conditions inhumaines ? L’inaction est violente. Elle fait mal à voir et j’ai du mal à réaliser que je suis témoin de cette misère sociale et politique.


Mais qui suis-je dans ce monde de géants ? Moi, petite campagnarde, fille d’une veuve employée, coincée entre son passé, sa douleur quotidienne et son envie folle de découvrir la planète pour espérer y trouver un coin de bonheur et de bien être. Comment puis-je faire entendre ma voix ? Pourquoi est-ce si compliqué de comprendre le fonctionnement du monde ? A partir de quand ai-je réalisé que mes questions n’obtiendraient aucune réponse ?



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20 mars 2016

#PrayForTurkey - 'Istanbul'

Istanbul, l'Occident et la compassion sélective.


Un coup de fil d’une amie. « Je n’ai plus besoin de ton sac à dos, on ne part plus à Istanbul demain. » Merde, mais pourquoi ? Oh, je n’ai pas vu les news encore. Il est midi pourtant, et rien sur mon smartphone ou mon ordi ne m’indique que des turcs viennent de mourir. Qu’un attentat s’est produit, en plein cœur d’une des plus belles villes du monde. Que des innocents comme toi et moi ont perdus leurs proches tandis que d’autres seront blessés à vie. Mais ça s’est produit en Turquie vois-tu ; la Turquie, ce pays qui attise la curiosité, la peur et l’incompréhension dès son évocation. Tant de clichés alimentés par l’esprit fermé des pays occidentaux et l’incompétence désarmante des médias. « Un attentat, ce matin, en plein centre-ville, pas loin de chez Irmak, tu y crois ça ? » (...) « Oui, c’est plus sûr de rester en Hongrie, les vacances ça attendra. Je préviens les autres et je m’assure que Mert et Özge aillent bien. » 

Heureusement Irmak est saine et sauve, et ses proches aussi, pensais-je. Mais non, Irmak ne va pas bien finalement. Elle hurle de douleur, je le sens dans ses messages, je le lis dans ces mots. Elle est apeurée, elle est en colère, elle est complètement perdue. Comme moi le 13 novembre. Comme nous tous je suppose.

Pourtant j’entends déjà tant les bourgeois du XVIème que les paysans de ma région penser: Oh, pas de quoi être étonnée, ça doit être normal là-bas chez eux. C’est loin, c’est pauvre, c’est contrôlé par un dictateur, c’est musulman, c’est en pleine guerre, les kurdes, le PKK, Erdogan, la liberté de la presse, les droits de femmes, la frontière avec la Syrie, l’Etat Islamique, tout ça quoi. C’est normal pour ces gens-là. Et bien non. Pas du tout. Une bombe dans la rue la plus fréquentée de la plus grande ville du pays, ca ne va pas de soi. Ce n’est pas leur quotidien. Du moins ça ne l’était pas.


- "(...) Unfortunately I don't feel safe here, terrorism attact can be happend again in Turkey and I don't know what to say, I'm scared of even walk in the street and our governmental situation is too complex right now. It must be end soon. Otherwise no way to live my beautiful city..."


- "(...) We live in unsafe times now. I am fine but my friend's friend died and one of my friend got injured last week. We had been trying to cover ourselves then we heard about Istanbul. After seeing photos which are entirely bad, it is hard to go on. Upcoming two days would be more dangerous, sunday and monday. Let's hope nothing will happen. (...)"


- "Yeah honestly I even cannot be sure about going out nowadays...It's a really sad situation. I have no idea what to do, how to feel...I'm so upset. And angry. Why all these things are happening? Why do some innocent people have to die?!"


Réactions de mes amis.







J'étais censée aller les voir à la fin de mon erasmus, en Mai. J'avais même fait faire un passeport rien que pour la Turquie. Istanbul et Cappadoce. Maintenant je doute. Ce pays est si magnifique, et les habitants sont si chaleureux et accueillants, mais l'aventure attendra peut-être, et l'amitié tiendra, de toute façon.











Pourquoi nous sentons nous déconnectés de la Turquie ? Pourquoi cette attaque ne touche pas les pays riches ? Pourquoi ne nous sentons nous pas concernés ? Dis Mark Zuckerberg, il est où le drapeau turc sur les photos de profil facebook ? Et vous, maires des capitales du monde, ils sont où les éclairages des grands bâtiments au couleur de la Turquie ? Ah, c’était si hypocrite en novembre. Vous étiez Charlie, vous étiez Paris, mais bon sang de bonsoir pourquoi n’êtes-vous pas Istanbul ni Ankara ? Cette solidarité sélective me dégoûte. Je croyais que nous étions tous humains, tous égaux, mais il faut croire qu’une exception s’applique lorsque l'on ne partage pas la même culture, la même religion, la même couleur de peau ou le même système politique.

James Taylor l’a si bien dit : "C’est facile de regarder les attaques terroristes qui se produisent à Londres, à New York, à Paris et de ressentir de la douleur et de la tristesse pour les victimes. Donc pourquoi n’est-ce pas la même chose pour Ankara? Est-ce parce que vous ne réalisez pas qu’Ankara ne diffère pas de l'une de ces villes? Est-ce parce que vous pensez que la Turquie est un pays à majorité musulmane, comme la Syrie, comme l'Irak, comme les pays qui sont dans un état de guerre civile, et que par conséquent, ça doit être pareil. Est-ce parce que comme vous ne vous souciez pas de ceux-là, alors pourquoi se soucier de la Turquie? Si vous pensez que ces attaques d’Ankara ne vous affectent pas, ou que vous ne pouvez pas ressentir la même douleur que vous avez ressentie lors des attaques de Paris ou de Londres, alors peut-être vous devriez vous arrêter et penser pourquoi, pourquoi vous sentez vous comme ça ?


Pendant que les monstruosités continuent hors de nos frontières, nous, petits français narcissiques, nous sommes focalisés sur l’arrestation d’un des hommes responsables de notre douleur il y a 4 mois de ça. Une douleur pourtant similaire à celle des turcs, mais dont on ne se sent pas concerné. Alors certes cet enfoiré a été arrêté, mais, et alors, j’ai envie de dire. Et alors ? Tant mieux, c’est sûr, mais des gens comme lui, il y en a des centaines. C'est quoi la suite ?

24 janv. 2016

'Second Chances'

Mes Résolutions de 2016




Il est déjà trop tard pour lister ses bonnes résolutions de l'année, vous pensez ? J'espère que non. Et puis de toute façon, tant pis, je le fais quand même.


En toute franchise, lorsque nous sommes passés en 2016, ça m'a fait ni chaud ni froid. Selon moi le plus gros renouveau dans une année se produit toujours au début d'une année scolaire, et non d'une année civile. Passer de 2015 à 2016 ne change rien pour moi puisque je continue mon aventure Erasmus en Hongrie, je continue à vivre au même endroit, à étudier la même chose et à découvrir l'Europe - à la seule différence que mes amis étrangers ne restant qu'un semestre ne sont plus là. Donc fin décembre ou début janvier, je n'en avais strictement rien à carrer que l'on commence à écrire un 6 à la fin de la date. Ma mère me demandait avec une grande curiosité quelles étaient mes résolutions de 2016, et je répondais sèchement que je n'en avais pas. Non pas que je me trouve parfaite - bien au contraire -, seulement je ne pensais pas que c'était le bon moment pour me poser et réfléchir à ma vie actuelle. Je ne me sentais pas d'humeur à réfléchir à qui je suis et qui je veux être. En réalité je me remets en permanence en question et je doute de tout, et poser des mots sur ce que je ressens est une étape qui me terrifie et me stimule à la fois. Je ne faisais que repousser l'échéance, au fond.


Car en effet, durant ce mois de janvier j'ai eu beaucoup de temps libre - les cours ne reprenant que le 1er février. J'en ai alors profité pour revoir mes amis en France, pour voyager surtout (Grèce et bientôt République Tchèque), pour voir Imagine Dragons en concert (géniallissime), pour découvrir de nouveaux artistes sur YouTube...et également pour penser. Beaucoup. Et je me suis alors surprise à réfléchir à quel type de personne je veux devenir, à tout ce qui n'allait pas et à ce qu'il fallait que j'améliore chez moi. J'ai donc listé une quinzaine de points à changer dans ma vie, et c'est avec un poil de pudeur que je vous en fais part.
  1. Croire en moi. 
  2. Etre indulgente envers moi-même et me traiter comme je traite une amie. 
  3. M'ouvrir aux autres, partager mes sentiments et être plus expressive. 
  4. Oser. 
  5. Vivre l'instant présent sans me préoccuper des autres ni du futur. 
  6. Penser positivement. 
  7. Me faire tatouer en Hongrie. 
  8. Rejoindre une association une fois de retour en France. 
  9. Continuer à voyager. 
  10. Faire un saut en parachute cet été. 
  11. Passer moins de temps sur les réseaux sociaux. 
  12. Acheter des légumes frais, cuisiner et manger mieux. 
  13. Combattre la boulimie. 
  14. M'inscrire à la salle de sport. 
  15. Avoir toujours une bouteille d'eau dans mon sac.

Dans 11 mois je reviendrai sur cet article et je me fais la promesse d'être capable de tout cocher.

Et vous, avez-vous pris un nouveau départ en 2016? Avez-vous lister des points à améliorer, des choses à changer ou des actions à faire ? Les avez-vous déjà abandonnées? J'ai hâte de vous lire ! :)